Programme scientifique JOUR 2 > Workshops

Atelier 1 : La réalité virtuelle en sport : de la réflexion théorique à la mise en pratique

Mildred Loiseau-Taupin

Biographie : Mildred Loiseau Taupinest enseignante-chercheuse à la Faculté des Sciences du Sport (FSS) et au Centre de Recherche sur la Cognition et l’Apprentissage (CeRCA, UMR 7295) de Poitiers. Ses thématiques de recherche portent sur les jugements d’anticipation et de prise de décision en sport. Elle s’intéresse à comprendre les déterminants de ces jugements (i.e., comportements visuels, attention, connaissances mobilisées) ainsi que les facteurs (e.g., expertise, fatigue) pouvant les influencer en contexte de performance sportive. Pour compléter, elle étudie l’intérêt des technologies, dont la réalité virtuelle, pour mesurer et entraîner l’anticipation et la prise de décision en sport. Ses recherches s’inscrivent dans des approches en psychologie expérimentale et en neurosciences avec une volonté de conserver une analyse proche de la pratique de terrain. 

Résumé : Lors de ce workshop, les participants pourront découvrir et approfondir leurs connaissances sur la réalité virtuelle en sport. A partir d’un parcours en quatre temps, les participants seront invités à définir la réalité virtuelle (1), à aborder les mesures envisageables et les environnements utilisables (2), à tester des environnements virtuels utilisés en sport (3) puis, à échanger à partir d’un partage d’expériences sur les avantages, les limites et les perspectives de cet outil dans leurs pratiques respectives (4).

Atelier 2 : Entraînement cognitif en sport

Lucie Lerebourg

Biographie : Actuellement « Conseillère Haut Niveau - Analyse de la Performance » à la Maison Régionale de la Performance (MRP) et au CREPS des Pays de La Loire (PDL), Lucie Lerebourg est titulaire d’un Doctorat en STAPS en Optimisation de la Performance Sportive, et d’un Diplôme Universitaire « d’Analyse Vidéo et Performance Sportive ». Ses principales missions sont d’accompagner les sportifs et les structures d’entraînement via la mise à disposition d’outils au service des sportifs et des entraîneurs, mais aussi de soutenir la mise en place d’actions visant à optimiser la pratique sportive des athlètes, et d’effectuer une veille technologique sur les outils et systèmes d’entraînement et d’analyse de la discipline.

Résumé : L’entraînement cognitif dans le sport désigne une approche visant à améliorer les fonctions cognitives des athlètes, telles que l’attention, la prise de décision et la mémoire, qui sont essentielles pour des performances optimales dans des environnements compétitifs. Au CREPS des Pays de la Loire, divers outils d’entraînement cognitif sont mis à disposition des sportifs, dont l’outil Eye Motion. Eye Motion est une solution qui propose de travailler l’attention visuelle avec des exercices de vision périphérique et d’empan visuo-attentionnel, sollicitant ainsi le système visuel et la mémoire. Dans certains cas, l’outil Eye Motion peut également permettre d’identifier des asymétries dans le champ visuel, telles que des différences dans la prise d’informations entre le côté gauche et droit, en haut et en bas, etc. En partant du constat que la dimension visuelle peut jouer un rôle crucial dans la performance sportive, ce type d’entraînement pourrait, au-delà de renforcer des capacités telles que l’attention visuelle et la mémoire, offrir de nouvelles perspectives dans le suivi des sportifs de haut niveau. Une session de six séances d’Eye Motion a ainsi été proposée aux sportifs de haut niveau volontaires rattachés au CREPS PDL, dans le but de répondre à des questionnements sur l’entraînement cognitif via l’utilisation de l’outil Eye Motion. L’enjeu de ce workshop sera de présenter les principaux résultats obtenus, ainsi que les limites et les perspectives de cette démarche scientifique.

Atelier 3 : Prise en charge et suivi psychologique pendant les grands événements sportifs

Stéphanie Pouvreau

Biographie : Stéphanie Pouvreau est Psychologue (Diplômée d’Etat Université de Lille) et Préparatrice mental (Diplômée Universitaire UFR STAPS Clermont-Ferrand) au sein de PERFORMENTALE, spécialiste de l’accompagnement et de l’optimisation de la performance et du bien-être, à destination des sportifs et sportives en sport valide et handisport, des entraîneurs, staffs, et d’artistes. Auprès de la FFSA elle est la psychologue des équipes de France de tennis de table adapté masculin et féminin, de basket adapté masculin, et la psychologue région Ouest pour les évaluations psychométriques des dossiers internationaux d’éligibilité VIRTUS. En lien avec le CPSF elle a été la Psychologue Welfare Officer de la délégation France durant les Jeux Paralympiques de Paris 2024. Elle est référencée par les CREPS/MRP Pays de la Loire et Aquitaine, est accréditée par des fédérations sportives, et fait partie des coachs APPI référencés par l’INSEP. Ses compétences d’accompagnement en préparation mentale du haut niveau se déploient auprès d’athlètes et d’entraîneurs de différentes fédérations sportives pour des suivis individuels, collectifs, centre de formation, pour de la préparation mentale intégrée, pour la formation de titre professionnel, analyse de pratiques, et sur la construction des doubles parcours sport/études ainsi que l’accompagnement des transitions de carrière.

Résumé : Cet atelier explicitera la fonction de Welfare Officer, nouvellement intégrée sur les Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024. Nous reviendrons sur les objectifs et les process posés ainsi que sur la réalité des accompagnements effectués auprès des athlètes et des staffs au sein du village olympique et des lieux de compétition. Nous réfléchirons ensemble et partagerons nos pratiques et connaissances sur des exemples de situations d’accompagnement effectués durant les Jeux auprès des athlètes et des membres des staffs.

Atelier 4 : Comment favoriser et maintenir l’engagement des athlètes dans la préparation mentale ?

Marjorie Bernier

Biographie : Marjorie BERNIER est intervenante en préparation mentale et maîtresse de conférences HDR en psychologie du sport à l’Université de Brest. Ses travaux portent sur la préparation mentale pour la performance sportive et plus spécifiquement sur les techniques de pleine conscience. Pour cet atelier, elle interviendra en co-animation avec Ruben Breniaux, doctorant à l’Université de Grenoble et Kevin Haffner, doctorant à l’Université de Brest. Ils s’appuieront sur les résultats de recherches récentes menées dans le cadre du projet TrainYourBrain.

Résumé : Bien que les sportif.ive.s et leur encadrement reconnaissent de plus en plus la préparation mentale comme une dimension à part entière de la performance sportive, nous constatons parfois, dans nos interventions, un manque d’engagement des athlètes qui peut se traduire par une participation instable ou éphémère aux programmes et peu de pratique en autonomie. Cet engagement (qui renvoie dans les recherches aux concepts d’adhésion, de compliance…) a pourtant été démontré comme un facteur prépondérant d’efficacité des interventions en psychologie. Dans cet atelier, nous nous questionnerons sur les barrières et les facilitateurs de l’engagement des athlètes dans nos interventions en préparation mentale pour identifier des leviers que nous pouvons mobiliser pour le promouvoir et le pérenniser. Nous nous appuierons sur les résultats d’une étude que nous avons menée dans le cadre du projet TrainYourBrain qui visait à explorer les barrières et facilitateurs à l’adhésion à un programme de pleine conscience chez des athlètes de haut niveau. Cet atelier nous donnera aussi l’occasion de partager et d’échanger sur nos pratiques autour de ces questions liées à l’engagement en préparation mentale.

Atelier 5 : Du laboratoire au terrain : Comprendre et favoriser l’adoption des technologies au service de la performance sportive

Antoine Devrièse-Sence

Biographie : Antoine Devrièse-Sence est doctorant en sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS), spécialisé en psychologie sociale dans le domaine du sport. Il effectue sa thèse au sein de l’école doctorale 463 "Sciences du Mouvement Humain" et de l’Institut des Sciences du Mouvement Etienne-Jules Marey (UMR 7287) d’Aix-Marseille Université sous la direction de Nicolas Mascret. Plus spécifiquement, ses travaux portent sur l’acceptabilité et l’acceptation de la réalité virtuelle au service de l’amélioration des performances et de la réhabilitation sportive. Dans l’optique des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, il a participé activement lors de ses deux années de Master au PPR Sport de Très Haute Performance REVEA visant à optimiser les performances d’athlètes olympiques en utilisant la réalité virtuelle. Il a notamment évalué l’acceptabilité et l’acceptation des outils de réalité virtuelle par les athlètes et les entraîneurs des équipes de France (masculine et féminine) de relais 4 x 100 m. Dans le cadre de sa thèse réalisée en collaboration avec la Fédération Française de Football, il s’intéresse désormais à l’acceptabilité et à l’acceptation par les joueurs et joueuses de football d’applications de réalité virtuelle destinées à améliorer le retour de blessure. Parallèlement à ses activités de recherche, il occupe le poste de chargé de mission recherche et troisième cycle dans le champ du sport et de l’animation à l’ANESTAPS, organisation représentative des jeunes dans le champ du sport et de l’animation. Il participe ainsi à la valorisation du doctorat en sciences du sport ainsi qu’à la défense des droits des doctorants et doctorantes. 

Résumé : Les technologies sont de plus en plus employées par les entraîneurs et/ou les sportifs pour améliorer la performance (Greenhough et al., 2021) ou pour améliorer le retour de blessure des sportifs (Gsangaya et al., 2023). L’efficacité de ces technologies est souvent mise en avant pour justifier leur adoption par les acteurs du monde du sport. Pourtant, ce n’est pas parce qu’une technologie est potentiellement efficace qu’elle est in fine forcément utilisée (Mascret et al., 2022). Pour s’en assurer, il convient d’étudier l’acceptabilité et l’acceptation des technologies concernées. Lors de cet atelier, vous découvrirez les concepts liés à l’acceptabilité et l’acceptation des technologies à l’aide de cas pratiques appliqués à la performance sportive. Vous évoquerez également certains modèles théoriques scientifiques permettant de les étudier pour terminer par des recommandations pratiques liées à l’intégration de technologies au service de la performance et de la réhabilitation sportive.

Atelier 6 : Utilisation de l’imagerie motrice chez le sportif sain ou blessé, implications théoriques et pratiques sur l’entraînement

Angèle Métais

Biographie : Angèle Métais est enseignante-chercheuse à l’UFR STAPS de Nantes Université et au Laboratoire Motricité Interactions (MIP, UMR 7295). Ses recherches s’inscrivent principalement dans le domaine des neurosciences et portent sur l'optimisation de l'apprentissage et du réapprentissage moteur. Elle s’intéresse particulièrement aux méthodes favorisant la plasticité cérébrale, comme l'imagerie motrice et le transfert d’apprentissage. L’objectif de ses travaux est de mieux comprendre les processus comportementaux et neurophysiologiques impliqués dans l’acquisition, la consolidation et la rétention d’habiletés motrices entraînées - ou ré-entrainées - mentalement. Son travail vise également à identifier les facteurs individuels influençant la capacité à imaginer des mouvements, afin de déterminer des conditions optimales d’efficacité (i.e. les règles et les contenus de pratique comme le moment de pratique, la durée, les répétitions) notamment dans en milieu clinique.

Résumé : L’imagerie motrice, c’est-à-dire le fait de visualiser mentalement un mouvement sans l’exécuter physiquement, peut jouer un rôle clé dans l’entraînement. De nombreuses études montrent qu’elle aide à mieux apprendre de nouveaux gestes et favorise la récupération fonctionnelle, après une blessure, par exemple. Cependant, pour en tirer tous les bénéfices, il est essentiel de bien savoir comment la pratiquer. Cet atelier expliquera les bases théoriques de l’imagerie motrice, puis proposera des exercices concrets pour l’appliquer efficacement. Grâce à des recommandations issues de recherches récentes et des exemples pratiques, les participant.e.s comprendront comment intégrer cette technique dans un cadre sportif, que ce soit pour améliorer la performance ou pour accompagner une rééducation après une blessure.

Atelier 7 : Santé mentale en sport : Quels sont les premiers signes et les dispositifs de prise en charge ?

Marie Gomez & Dorine Arachtingi

Biographies : Marie Gomez, psychologue clinicienne spécialisée en psychologie du sport. Elle intervient auprès de sportifs.ves au CREPS des PDL et dans différentes structures sportives du pays nantais (FCNantes, HBCNantes) afin de proposer un accompagnement spécifique, individualisé et adapté à chacun.e en prenant en compte les dimensions de la santé, du bien-être et de la performance.

Dorine Arachtingi, psychologue clinicienne spécialisée en psychologie du sport, elle a travaillé au sein du service médical du CREPS des PDL. Elle accompagne désormais les sportifs.ves de l’INSEP dans un service similaire. Ses missions résident dans l’accompagnement de sportifs.ves afin d’allier bien-être et performance.

Résumé : Sous forme de jeux de rôles, les participant.e.s seront invité.e.s à explorer des situations cliniques les invitant à détecter les premiers signes d’alerte en santé mentale. Ils/elles seront ensuite amené.e.s à mettre en œuvre un dispositif de prise en charge adapté en fonction des ressources présentées par les intervenantes.

Atelier 8 : Analyser et comprendre les réseaux sociaux dans les équipes sportives

Kévin Mahot

Biographie : Kévin Mahot est doctorant en thèse CIFRE au sein du laboratoire Motricité, Interactions, Performance de Nantes Université, en collaboration avec le club professionnel de hockey sur glace Les Ducs d’Angers. Ses recherches portent sur la gestion collective du stress dans les équipes sportives de haut niveau, avec un focus particulier sur l’influence des facteurs environnementaux et sociaux, ainsi que sur le rôle des leaders dans ce processus. En parallèle, il évolue depuis plus de dix ans comme préparateur physique auprès d’équipes sportives professionnelles.

Résumé : L’analyse des réseaux sociaux (ARS) est une approche permettant d’explorer les interactions et les dynamiques relationnelles au sein des groupes, en particulier dans les équipes sportives et leurs staffs. Ce workshop offrira une introduction aux fondements théoriques de l’ARS, en retraçant son évolution et ses principales applications en sciences du sport. L’accent sera mis sur son apport à l’analyse de variables clés telles que la communication, la cohésion et le leadership. Dans une seconde partie, les participant·e·s seront initié·e·s à UCINET, logiciel de référence pour l’analyse et la visualisation des réseaux. À travers des exercices pratiques, ils apprendront à importer, manipuler et interpréter des données relationnelles, en explorant différentes métriques (individuelles et collectives) avant de comprendre leur application dans la recherche en sport.

Atelier 9 : L'autoconfrontation comme méthode d'analyse intégrée au processus d'optimisation de la performance

Jacques Saury, Benoît Huet & Éric Terrien

Biographies : Jacques Saury est professeur émérite à Nantes Université, au laboratoire Motricité, Interactions, Performance (MIP. UR 4343). Il contribue depuis plus de 25 ans au développement d’un programme de recherche en ergonomie cognitive des situations sportives, visant l’analyse de l’activité de pratiquants ou praticiens sportifs dans les situations naturelles, à des fins d’aide à l’intervention et/ou à la performance. Dans ce cadre, il a développé une expertise particulière dans l’exploitation de méthodes de terrain visant à accéder à l’expérience des acteurs pour analyser leurs performances, parmi lesquelles diverses variantes de l’autoconfrontation. Il collabore de longue date avec la préparation olympique de voile, et a conduit un programme de recherche avec l’équipe de France de voile dans le cadre de la préparation aux JO de 2024 (Projet ANR "Du carbone à l’or olympique" du PPR-STHP).

Benoît Huet est maître de conférences à Nantes Université et membre du laboratoire Motricité, Interactions, Performance (MIP. UR 4343). Ses travaux de recherche, développés dans une perspective énactive, portent sur les situations d’entraînement et de compétition en sport, ou sur des situations de formation dans le domaine des activités physiques et sportives. Il s’intéresse plus particulièrement à l’analyse des dimensions perceptives et sensorimotrices de l’activité des pratiquant.e.s, dans leurs relations à leur environnement, qu’il s’agisse de relations avec du matériel, des humains, ou des êtres vivants non-humains.

Éric Terrien est maître de conférences à l’Université de Rouen Normandie et membre du Centre d’Études des Transformations des Activités Physiques et Sportives (CETAPS). Ses travaux de recherche portent sur l’analyse de l’activité de sportifs en situations écologiques. Plus particulièrement il s’intéresse à la caractérisation des gestes techniques et des modes de coordinations des sportifs en interaction avec leur environnement (matériel, social) lorsque ceux-ci sont engagés dans une recherche d’amélioration de leur performance.

Résumé : Ce workshop vise à susciter des échanges et partages d’expériences à propos des considérations pratiques, méthodologiques et éthiques liées à la mise en œuvre d’entretiens d’autoconfrontation (sous diverses formes) dans le cadre d’une préparation sportive d’athlètes de haut niveau, dans la double perspective de produire des connaissances scientifiques et d’aider à l’optimisation de leurs performances. Il prendra appui sur des études de cas et des matériaux concrets issus des recherches menées par les organisateurs du workshop en collaboration avec les équipes de France de voile olympique dans la préparation des JO de Paris 2024. Différentes thématiques pourront être discutées, notamment la question de la mise en relation entre les ressentis "subjectifs" des athlètes et les mesures "objectives" associées à leurs performances ; la façon dont cette démarche est susceptible d’enrichir la collaboration entraîneur-athlètes ; ou la façon dont elle pourrait avantageusement être connectée à un accompagnement des athlètes en préparation mentale.